C’est quoi une Batterie-Fanfare ?
Une Batterie Fanfare est un orchestre dont la composition initiale reflète l’héritage militaire. On y trouve donc les instruments d’ordonnance (pour transmettre des ordres) que sont les cuivres naturels et les tambours d’ordonnance . Les cuivres sont en mib: Trompettes de cavalerie, Trompettes basses , Cors de chasse ; ou en sib: Clairons, Clairons basses .
Dès le 19ème siècle, des sociétés de musique locales se créent dans toutes les villes pour, à l’imitation des formations militaires, accompagner défilés, cérémonies patriotiques et autres festivités .
Dans la seconde moitié du 20ème siècle, des orchestres de prestige se développent aux sein de l’armée française et renouvellent considérablement le répertoire. Pour accompagner cette évolution, le pupitre des percussions s’enrichit avec une batterie, des vibraphones et tous les accessoires que l’on retrouve dans un orchestre classique .
Une Contrebasse Sib, rejoint l’ensemble pour asseoir la partie basse de la partition et compléter l’harmonie restreinte des instruments naturels . Des instruments de la famille des saxhorns (petits tubas ..) peuvent enrichir la formation .
Cette évolution a été reprise au fil des années par les batteries fanfares et ce type d’orchestre leur permet maintenant d’exécuter un répertoire extrêmement varié qui va des marches militaires pour les défilés à des compositions ambitieuses dans tous les styles (funk, variété, jazzy, classique…) .
Le répertoire et les concerts
Ce sont des compositeurs essentiellement issus des grandes formations musicales militaires Françaises qui ont construit le nouveau répertoire des Batteries Fanfare.
Les concerts sont donc l’occasion de produire un répertoire extrêmement varié, allant d’un style très classique à des pièces très jazzy, mettant en valeurs des solistes étonnants .
En concert, une batterie impulse le rythme à l’ensemble . Les percussions s’enrichissent des timbales, des xylophones et des vibraphones ; l’espace harmonique de la formation, circonscrit par la tonalité unique des cuivres (mib, sib), en est ainsi enrichi . Des associations surprenantes sont réalisées dans certaines pièces et nécessitent d’inviter par exemple un tromboniste, un pianiste, voire un accordéoniste ou un chanteur . Le mieux est bien sûr d’aller juger par vous même du répertoire de La Renaissance ! Allez donc consulter notre Agenda des concerts pour prendre connaissance des dates de nos prochains concerts .
Pour en savoir plus vous trouverez d’autres éléments d’information, sur le site du compositeur Christian Tavernier . Vous y trouverez surtout une grande quantité de liens vers d’autres sites de Batteries Fanfares ; tout un monde à découvrir ! Bonne promenade !
Les autres prestations
A coté des concerts une Batterie Fanfare assure plusieurs types de prestations:
Les sonneries réglementaires . Essentiellement lors des cérémonies patriotiques (11 Novembre, 8 Mai, 18 Juin ….) . Les instruments sollicités dans ce cas, sont les tambours et les clairons . Comme leur nom l’indique, les sonneries sont « réglementaires » et sont reprises directement du répertoire de l’armée Française . Leur exécution ne s’accommode d’aucune fantaisie et apporte même des points lors des concours de Batterie Fanfare .
Les défilés . Les défilés peuvent s’intégrer dans une cérémonie patriotique pour amener les participants au lieu de la cérémonie . C’est là l’une des fonctions initiale des Batteries Fanfare ; d’ailleurs la section musique de La Renaissance a été créée en 1925 , dans le but d’accompagner les gymnastes . On parlait alors de « clique » . Les défilés sont aussi des éléments importants des fêtes locales ou des défilés carnavalesques . Tous les cuivres y participent . Les tambours sont complétés par une grosse caisse et des cymbales . D’autres percussions peuvent les rejoindre ; des petits accessoires, des tambours composés, voire des claviers portables . Le répertoire est composé de pièces généralement écrites spécialement pour les défilés ; le tempo des pièces doit évidemment être en accord avec la vitesse de la marche .
Les parades . Certaines Batteries fanfares se spécialisent dans les défilés et mettent au point des évolutions très sophistiquées, elles peuvent se transformer et devenir aussi de véritables « Show-Band » à l’image de ce que l’on trouve beaucoup en Belgique et en Hollande. La mise au point d’une évolution complexe demande énormément de travail au détriment de la variété du répertoire. La Renaissance préfère pour sa part concentrer son effort sur les concerts .
C’est quoi un instrument naturel ?
Là, il faut quand même un minimum .
Peut être avez vous gardé de votre passage sur les bancs de l’école quelques souvenirs des cours de musique . Il y avait sept notes ; do re mi etc… et leurs cousines, les mêmes avec des diéses et des bémols ; elles pouvaient être graves, aigues ou dans le milieu, et pour jouer tout ça il y avait la flûte à bec . Comment faisait-on les notes avec la flute à bec ? On bouchait des trous sur la flûte et on soufflait dedans ; et plus on bouchait de trous, plus la note était grave . Et que faisait-on en bouchant les trous ? On faisait varier la longueur de la flûte . En allant du court vers le long, on allait de l’aigu au grave .
Avant de retourner à la Batterie Fanfare, regardons une trompette d’harmonie « classique ».
Il y a un tube enroulé sur lui-même, se terminant par le pavillon ; à l’autre extrémité, le musicien insère une embouchure, avec laquelle il met l’air en vibration afin de produire les sons . Là, il n’y a plus de trous à boucher , mais il y a plein de tuyaux au milieu avec des boutons à enfoncer ; on appelle ça des pistons . Si on suit le cheminement de l’air en faisant glisser le doigt sur la longueur de l’instrument, on remarque que le tube principal est interrompu à trois reprises par les pistons et que se greffe à chaque fois sur le piston une boucle dont la longueur varie . Que se passe t’il quand on enfonce le piston ? On augmente le tuyau principal de la longueur du tube accolé au piston . Si par exemple la longueur principale permet de jouer un Do, le premier piston descend l’instrument d’un ton, soit Sib ; le second d’un demi ton, soit Si , et le troisième d’un ton et demi soit La .
Mais ça ne fait que quatre notes tout çà ?
Le secret des cuivres, c’est qu’avec une longueur donnée on peut jouer toute une série de notes . La première note, qui correspond à la longueur du tube, s’appelle la note fondamentale, elle donne le ton ou la tonalité de l’instrument, par exemple « Trompette en Sib » . Les autres notes s’appellent les « notes harmoniques » et correspondent à la moitié de la longueur, puis 1/3 1/4 1/5 etc …. Sans rentrer dans les détails, il faut un minimum de trois pistons pour faire toutes les notes de la gamme .
Comment fait on pour jouer toutes ces notes ?
Le musicien passe du grave à l’aigu en augmentant la pression des lèvres sur l’embouchure . La fondamentale est trop grave et presque impossible à émettre . Les notes du milieu sont les plus faciles à jouer « proprement » . Après, plus on va vers l’aigu, plus la pression est forte et plus l’émission du son est difficile et capricieuse . Un travail régulier est nécessaire .
Revenons à la Batterie Fanfare .
Le plus dur est fait ; regardez l’instrument qui ressemble à une trompette dans une Batterie Fanfare . Cela s’appelle une trompette de cavalerie . La différence saute aux yeux, il n’y plus les tuyaux au milieu ! Il n’y a qu’une seule longueur de tube enroulée sur elle même, donc il y a une seule note fondamentale et ses harmoniques ; On appelle ce type d’instrument un cuivre naturel En conséquence, on ne peut pas jouer toutes les notes de la gamme . Mais dans une Batterie Fanfare il y a aussi les clairons ; même principe, une seule longueur de tube et pas de piston ; la différence ? La trompette de cavalerie est en Mib et le clairon en Sib ; donc ces instruments ne jouent pas exactement les mêmes notes, et du fait de la forme du pavillon et de la largeur du tube, le son est différent . Avec un tube plus long, on trouve dans les Batteries Fanfare la version plus grave de ces deux instruments : Trompette Basse et Clairon Basse . On trouve aussi le Cor de chasse dont la tonalité est en Mib et qui au passage n’est pas du tout l’instrument utilisé par les fanfares de chasse ! Son cousin cynégétique s’appelle en fait la Trompe de chasse ; la tonalité est en Ré, et si l’aspect extèrieur est quasi identique, le son et le style diffèrent du fait d’une embouchure et d’une interprétation différente .